Terrasse bois économique et durable sans entretien

Les terrasses bois sont souvent inaccessibles à cause de leur prix et de leur "entretien" qui décourage la plupart du temps.
Pourtant le confort des terrasses en bois ne peut pas être remplacé par d'autres matériaux.
Les lames de terrasse composites de bonne qualité coûtent plus chère et ne donnent pas du tout le même résultat.
J'ai expérimenté une solution qui coûte beaucoup moins chère:
Aucune dalle béton ou lit de sable ou autres gros travaux irréversibles à faire: j'ai "percé" des trous dans le sol à l'aide d'une tarière d'une profondeur d'environ 50 cm (certains moins profonds car le sol était si dur que la profondeur suffisait).
Une fois les percements fait, j'ai posé des pieux en chêne 10 x 10 cm verticalement et, important, je les ai battus de quelques coups de masse pour qu'ils soient bien en contact avec le fond des trous. L'extrémité enterrée est brute de scierie c'est a dire coupée à peut près d’équerre.
Une fois les pieux enfoncés je les ai mis d'aplomb en les calant provisoirement et j'ai tracé un trait horizontal à l'aide d'une règle et d'un niveau. J'ai donc reporté un trait de niveau sur chacun de mes pieux (6 dans ce cas) à la hauteur que je voulais faire ma terrasse moins l'épaisseur du solivage (ici environ 40cm). Cette opération est simplifiée avec un niveau lazer.
Enfin j'ai ressorti les pieux et les ai coupés un par un pour ne pas les confondre! car aucun n'est de la même taille ! Vous pouvez aussi les couper sur place mais c'est plus difficile surtout avec des pieux en chêne.

Une fois les pieux coupés, je les ai remis dans les trous et caler d'aplomb avec la terre que j’avais retirée au moment des perçages en prenant bien soin de la tasser fortement.
Il existe aussi d'autres méthodes comme d'enfoncer à refus les pieux taillés en pointe ou de couler les plots en béton etc...
Cette méthode présentée est la moins chère et est celle qui entraîne le moins de dégât tout en résistant aux mouvements de sol dû au gel. (ce qui n'est pas le cas quand on pose directement sur des dalles ou autre).
Il est important que les pieux soient en bois classe 4 comme le chêne, le robinier (acacia), l'Ipé ou le pin sans aubier traité autoclave car les pieux sont en contact permanent avec l'humidité.

Pour le solivage et les lames vous devez utiliser un bois classe 3 qui lui, sèchera facilement si vous êtes suffisamment décollés du sol. Ce bois ne doit jamais être en contact permanent avec de l'humidité. Moi j'ai choisi le pin douglas avec des 6 x 16 cm pour le solivage et des 27 x 75 mm pour les lames que j'ai trouvées comme le reste dans une scierie locale.
j'ai assemblé le solivage avec des tire-fonds dans les angles et avec des grosses pointes les traverses intermédiaires.
Pour les lames je n'ai raboté que la face du dessus et passé à la toupie pour faire les "crans" antidérapants. Les largeurs de lames sont restées très variables mais dans le résultat finale ça n'apparaît pas. De plus les "crans" ne sont pas toujours centrés car je n'ai pas fait un réglage différent de toupie pour chaque lame mais ça ne se remarque pas dans le résultat final.
Le gros avantage du douglas c'est qu'il est classe 3 naturel, je n'ai donc besoin d'aucun traitement pour qu'il soit très durable. Une fois que le bois a pris sa patine de protection grise, il n'y a rien à faire.

Au niveau du prix cela n'a rien à voir avec l'achat de lames toutes faites et bien calibrées mais il y a un peu de temps à passer.

Il faut prendre soin de bien fixer les lames avec des vis inox de 5 x 60 minimum et vu que les lames sortent de scierie humide je n'ai mis que 2 mm de jeu entre chaque lame. L'été il mesure 8 mm et l'hiver il est presque nul. Ce jeu entre lames est obligatoire car sans lui la dilatation des lames provoquerait la rupture des vis et des déformations du plancher.

Une fois votre plate forme faite vous pouvez par exemple monter dessus des cabanes du commerce dont la longévité sera décuplée par rapport à un montage directement au sol.





Une erreur à éviter est l'utilisation de tire-fonds en acier qui rouillent et font donc des traces sur le bois (visible sur le bas des montants de garde corps)